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Traverser les troupeaux de vache en randonnée et pilotage automatique du quotidien ou comment la pleine conscience nous aide à rester vigilant au quotidien

En randonnée cet été, j’ai traversé des troupeaux de vache tous les jours, des belles Salhers impressionnantes avec leurs grandes cornes élancées. Et l’été c’est la période de l’estive où les vaches montent dans les hauts pâturages avec leurs veaux et avec très souvent un taureau.

J’avais beau avoir mes bâtons de marche et me convaincre que je n’étais pas impressionnée, j’étais quand même seule au milieu des crêtes à devoir traverser les troupeaux car le chemin balisé passait très souvent au milieu d’eux. La peur, pour la citadine que je suis, m’invitait à chercher des stratégies pour réussir à suivre mon chemin : faire de multiples détours pour ne pas avoir à traverser le troupeau, marcher vite, marcher lentement, les regarder ou au contraire les ignorer, penser à autre chose pour détourner mon attention de la peur, passer sous les barbelés avec mon gros sac pour me sentir plus en sécurité de l’autre côté de la barrière, attendre que quelqu’un arrive à mon secours sans succès…

Durant ces sept jours, j’ai traversé une bonne dizaine de troupeaux, j’ai fini par m’habituer et au fil de ma randonnée, à entrer en pilotage automatique pour ne plus réfléchir à la manière dont je le faisais, à m’habituer. Et puis un jour, surprise, le taureau qui m’ignorait les autres jours se met à grogner, les vaches, qui d’habitude me regardent passer avec une expression stoïque en ruminant, viennent cette fois-ci vers moi et me bloquent le chemin… Et ce jour là, je me suis rendue compte du pilotage automatique dans lequel j’étais tombé, j’avais oublié, à force de répéter cette même expérience, que je faisais partie d’un système avec du vivant autour de moi, avec des imprévus et des surprises et que je ne tenais plus compte du monde environnant, que j’avais été leurré par mon esprit.

J’ai finalement réussi à traverser ce fameux troupeau et m’en sortir saine et sauve. Et à traverser par la suite d’autres troupeaux, encore et encore !

Néanmoins, cette expérience m’a fait prendre conscience que l’on pouvait entrer rapidement en pilotage automatique pour chaque petite activité du quotidien, quelle qu’elle soit. Et que cela demandait un effort certain pour rester en vigilance, en observation avec ses sens de son corps et du vivant autour de nous, de l’attitude des uns et des autres quand nous sommes en relation. Et qu’en s’autorisant ainsi des moments de pleine conscience dans la vie de touts les jours, nous pouvions avoir ainsi des actions plus justes en accord avec notre environnement, nos émotions/besoins et limites.

Et vous, cela vous arrive-t’il d’être en pilotage automatique ? Pour quelles actions/activités ?